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Depuis l’enfance, je n’ai jamais cessé de raconter des histoires. Le théâtre fut mon premier terrain d’aventure, mais l’écriture s’est vite imposée comme son prolongement naturel. L’un et l’autre se répondent, nourrissant la même passion : donner vie à des personnages, à des mondes, à des destins.

 

À neuf ans, au sein de la compagnie Orphéon de mon village natal de Cuers, j’ai découvert qu’il suffisait de monter sur scène pour devenir Han Solo et piloter le Faucon Millénium, ou incarner Songoku lançant ses Kaméhaméha. Très vite, les textes de Jules Romains, Jean Anouilh, Guy Foissy et Marcel Pagnol se sont imposés à moi comme des révélations. Surtout Pagnol, par sa verve populaire et ses personnages vibrants de vérité, incarnés par des acteurs inoubliables, a façonné ma vision d’un théâtre où les mots deviennent chair et mémoire.

 

Ce goût ne m’a jamais quitté. Aux Cours Florent, puis à l’Académie Oscar Sisto, j’ai appris à sonder les failles des personnages de Molière, Ibsen, Tennessee Williams, Victor Hugo ou Sacha Guitry. J’y ai compris que derrière la comédie se cache toujours une tragédie, et que le théâtre n’est pas seulement un jeu, mais une photographie de la vie, fragile et suspendue.

 

Parallèlement, l’écriture a suivi son chemin. D’abord à travers la mythologie, de mes lectures d’Homère aux récits celtiques de Jean Markale, puis à travers mes propres textes, tel Moytura, roman né de cette fascination pour les mythes fondateurs. Mon imaginaire s’est aussi nourri des grandes épopées de la fantasy, comme celles de Tolkien, dont Le Seigneur des Anneaux m’a appris la puissance des légendes universelles, mais m’a aussi inspiré la complexité morale et la rugosité humaine au cœur du merveilleux. Ces lectures ont forgé mon désir d’explorer des univers où le réel et l’imaginaire s’entrelacent.

 

Aujourd’hui, je poursuis cette double voie. Sur scène, je cherche la vérité fragile des personnages. À l’écriture, je bâtis des mondes, que ce soit à travers mes nouvelles — du cycle de Gayana à d’autres projets à venir, tels que des portraits macabres, des récits horrifiques ou de la science-fiction — ou mes pièces, où la nostalgie, la mémoire et la lutte contre l’adversité demeurent au centre.

 

Qu’il s’agisse de vignerons de Provence, de héros antiques ou de voyageurs en terres imaginaires, ce qui m’anime reste le même : sonder la condition humaine, ce mélange de fragilité et de bravoure. Théâtre et écriture se rejoignent dans un même geste : offrir au lecteur et au spectateur des instants où le rêve et le réel se confondent, des fragments de vie suspendus, des éclats d’éternité qui donnent envie de poursuivre, toujours, ce voyage au cœur des histoires.

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